NOBODY IS PERFECT BUT MY BODY IS PERFECT :
« Pourquoi dois-je mettre au monde une petite fille qui ne sera que le fruit du pêché, de la cruauté, et de la folie ? N’avais-je donc pas mérité mieux ? Je crois que j’aurais préférer mourir plutôt que de donner la vie à cette chose qui n’apportera que le malheur sur cette terre. Je sais que je ne l’aimerais pas. Je ne poserais aucun regard sur mon enfant lorsqu’elle partira vers sa nouvelle famille. Serais-je lâche ? Non, je suis seulement réaliste. Elle mourra rapidement dans d’atroce souffrance dans quelques années à cause de ce diable qui vivra dans ses entrailles. Elle n’arrivera jamais à survivre avec ce fardeau. Seigneur, pardonne-lui ses pêchés afin qu’elle me rejoigne au paradis, à tes côtés. Elle ne mérite pas tant de souffrance à cause d’un seul homme. Pourquoi mon amour pour cet homme ne disparait pas ? Il n’avait rien de bon à m’offrir. Aujourd’hui, je donne naissance à notre fille alors qu’il est sûr le point de mourir quelque part, dans les bras d’une autre femme. Serais-je triste ? Non. J’aurais simplement voulu qu’il soit à mes côtés avant de partir ensemble vers notre nouvelle vie, loin de nos erreurs, de nos problèmes et surtout de notre fille. Aujourd’hui est un grand jour : je vais mourir pour ressusciter. »

Bienvenue dans le monde de l’incompréhensible. Ici rien n’est vrai, tout est faux et pourtant tout est réel. Cette femme avait écrit ses mémoires dans un petit journal intime en cuir noir durant son internement dans un hôpital psychiatrique. En réalité, lors de l’écriture de ce dernier passage, sa fille avait déjà plus de cinq ans. Son compagnon était vivant et en très bonne santé. Cependant, une chose était vraie malgré tout. L’enfant fut adopté par une autre famille à cause de l’état mentale de sa mère et de l’incapacité de son père qui n’avait pas les moyens de prendre en charge sa petite fille vu les frais de l’internement de la mère. Voilà, les seules choses que Nastasia avait apprises sur ses parents biologiques. Quelque part, c’était peut-être mieux pour elle de ne rien savoir de plus. Après avoir eu vent de cette histoire. Elle décida de ne plus jamais poser de question sur sa véritable famille de peur d’apprendre encore d’autres horreurs. Elle avait honte d’avoir des origines aussi peu conventionnelles. Qu’allait-elle devenir de son côté avec ses gènes ? C’est vrai que tout le monde se posait la question sans vraiment oser aborder le sujet en présence de l’enfant qui n’était certainement pas très stable. Certes sa famille adoptive l’aimait comme leur propre enfant. Mais, il avait toujours une sorte d’incompréhension entre eux. C’est vrai que dès son plus jeune âge, Nastasia développa des aptitudes très intéressantes dans le domaine scolaires comme dans la vie de tous les jours. Elle n’avait pas les même activités que ses camarades ni les mêmes envies, rêves et espoirs. Quelque part, ce n’était pas spécialement un problème vu qu’elle se forgeait une personnalité tellement unique et si particulière que personne ne pouvait l’empêcher de construire son propre caractère. Finalement, ses proches auraient peut-être dû stopper la machine infernale avant qu’elle ne se transforme en une sorte de démone incontrôlable. Ses libertés d’expression allaient la mèner peut-être un peu trop loin …

« J’ai besoin de respirer, de vivre, d’apprendre, d’aimer, de m’isoler, d’être heureuse, d’être libre, de comprendre, d’essayer, de parler, d’être aimer, de rire, de pleurer, d’être protéger, de voyager, d’être dans mon monde. »

Aujourd’hui, pourrait être un jour comme les autres. Rien ne semblait différent des autres jours. Le soleil commençait doucement à se lever en laissant des traces orangers dans le ciel. Les oiseaux chantaient gaiment dans les branches des arbres ou dans les fontaines des parcs au alentour. Les volets clos des maisons montraient encore le sommeil des habitants de la ville. La légère brise du matin soufflait doucement sur mon visage dans un silence religieux. Tout semblait calme, beau et merveilleux en l’absence de la vie. Moi, je profitais de ce spectacle en me baladant tranquillement dans les rues comme un sans abris. Quelque part, c’était le cas. Je n’avais pas de maison, ni d’appartement, mais seulement une voiture et une sorte d’abri qui pouvait me servir de logis pendant une nuit ou deux. Soudain, la pluie commença à s’abattre violemment avec un souffle plus puissant. Décidément, aujourd’hui, ce n’était pas le jour le plus joyeux de l’année malgré les apparences. Pour moi, je ne voyais pas la différence, ni même une quelconque sensation de tristesse en cette date. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’au moins une personne sur cette Terre allait broyer du noir en voyant la météo mais surtout en repensant à cette date. A présent, je me retrouvais devant cette immense demeure dans le quartier riche où je n’avais pas vraiment ma place. Les volets étaient encore clos. La pluie commença à se dissiper en laissant place à quelques rayons de soleil. Moi, j’étais complètement trempé, mort de froid face à une tenue qui n’était pas vraiment faite pour affronter ce temps et surtout avec l’attention de rentrer dans cette demeure. Qui habitait-là ? Seulement un jeune homme qui allait bientôt mourir par ma faute .